Me voilà repartie pour ne toujours pas décrire Montevideo...complètement vidée quand je rentre d'une journée "en VO" à la DINOT, mais ça viendra.
Et puis, je profite des beaux jours restants pour vadrouiller un peu. Ce week-end, direction la côte atlantique avec Cabo Polonio, fin de saison. Il s'agit d'un petit village peuplé de pêcheurs artisanaux et de hippies situé sur une ponte rocheuse au milieu des dunes. Les plus hautes d'Amérique du Sud parait-il. Accessoirement, il s'agit de mon terrain d'étude du moment au ministère.
Depuis Montevideo, seul un bus par jour dessert Cabo Polonio, un omnibus qui s'arrête bien souvent et porte le temps de parcours à 5h (pour parcourir environ 240 km). Les dunes sont classées "Monument Naturel" ; il est donc interdit de se rendre jusqu'au
Cabo, au cap, proprement dit en véhicule privé, il faut prendre un des camions faisant la navette quelques fois par jour. Mais une fois sur place, on ne regrette pas une seconde les longues heures de trajet.
A Cabo Polonio, on ne saurait être plus loin de la vie et du rythme citadins. La saison est terminée, il n'y a personne. Tout est calme, beaucoup de maisons et quasiment toutes les petites échoppes sont fermées. Pas de voitures, pas de rues, pas de plan de ville.... Les maisons ressemblent souvent plus à des cabanes et des bicoques de fortune qu'à de "vraies maisons". Elles semblent s'être construites spontanément, selon l'humeur ou l'envie du futur habitant sur le
tombolo, la pointe rocheuse ou juste derrière les deux plages.
Ecologiquement, cela nuit à l'écosysrème unique qui s'est développé ici : les dunes se maintiennent par rétroalimentation, ce qui nécessite l'action du vent. Toutes les petites maisons sur les plages se sont construites illégalement et forment autant de petites barrières à cette nécessaire action du vent...
Ce qui somme toute fort dommage, car ce petit village authentique, sommaire, sans eau, sans électricité, a un charme fou, donnant l'impression que le temps s'est arrêté, ramenant aux choses simples de la vie. Les habitants permanents vivent en quasi-autarcie. Petirt potagers, et surtout vaches, chevaux, chiens, chats, poules, oies... se promènent en liberté (spectacle insolite d'ailleurs que d'observer des vaches paissant dans les dunes au bord de l'océan...). Deux épiceries assuret le reste.
Pour le chauffage, feu de bois et couvertures ; pour l'eau, puits et récupération ; pour l'électricité, petites éoliennes et panneaux solaires; pour l'éclairage, bougies. La nuit ici est fantastique, aucune pollution lumineuse, ce qui m'a permis de profiter du ciel le plus étoilé que je n'avais encore jamais vu.
Je ne serai restée là-bas qu'à peine plus de 24h, mes elles auront été suffisantes pour me changer les idées...
Encore une fois, pas de photo, ni de scanner pour mes dessins. Il faut que j'attende de récupérer les photos que j'ai pu prendre avec l'appareil de Pauline, ma compagne de voyage française.
Bientôt j'espère.