c'est l'histoire d'elise qui s'en va faire un stage de 3 mois en Uruguay. Impressions d'une europeenne...

mercredi, avril 26, 2006

Les statues des grands hommes


Comme dans nos contrées européennes, les grands hommes peuplent Montevideo, sous forme de statues. L'espace public de la ville est assez peu mis en valeur sauf en quelques points stratégiques : la Ciudad Vieja - la vieille ville- dans sa partie touristique récemment rénovée, quelques places sur l'avenida 18 de Julio -principale avenue de la ville, la traversant d'Est en Ouest inspirée de la notre rue de Rivoli (cela dit, il faut le savoir, cela ne se remarque pas au premier coup d'oeil), ainsi que les quartiers aisés, principalement résidentiels, comme Pocitos ou encore Carrasco.
Ces espaces sont souvent aménagés autour de la statue d'un personnage de l'Uruguay, nous racontant ainsi un peu l'histoire de ce pays. Jusque là, rien d'exceptionnel....
La chose insolite qu'on peut cependant noter, c'est que ces statues reflètent bien l'âme de l'Uruguay, pays de gauchos -les cowboys de la pampa- et de caballeros -cavaliers. Ainsi, pas un de ces grands hommes n'est représenté seul, en pied ; tous sont fièrement installés sur leur destrier, prêts à conquérir de nouvelles contrées...

mardi, avril 25, 2006

Week-end hors du temps à Cabo Polonio

Me voilà repartie pour ne toujours pas décrire Montevideo...complètement vidée quand je rentre d'une journée "en VO" à la DINOT, mais ça viendra.
Et puis, je profite des beaux jours restants pour vadrouiller un peu. Ce week-end, direction la côte atlantique avec Cabo Polonio, fin de saison. Il s'agit d'un petit village peuplé de pêcheurs artisanaux et de hippies situé sur une ponte rocheuse au milieu des dunes. Les plus hautes d'Amérique du Sud parait-il. Accessoirement, il s'agit de mon terrain d'étude du moment au ministère.

Depuis Montevideo, seul un bus par jour dessert Cabo Polonio, un omnibus qui s'arrête bien souvent et porte le temps de parcours à 5h (pour parcourir environ 240 km). Les dunes sont classées "Monument Naturel" ; il est donc interdit de se rendre jusqu'au Cabo, au cap, proprement dit en véhicule privé, il faut prendre un des camions faisant la navette quelques fois par jour. Mais une fois sur place, on ne regrette pas une seconde les longues heures de trajet.

A Cabo Polonio, on ne saurait être plus loin de la vie et du rythme citadins. La saison est terminée, il n'y a personne. Tout est calme, beaucoup de maisons et quasiment toutes les petites échoppes sont fermées. Pas de voitures, pas de rues, pas de plan de ville.... Les maisons ressemblent souvent plus à des cabanes et des bicoques de fortune qu'à de "vraies maisons". Elles semblent s'être construites spontanément, selon l'humeur ou l'envie du futur habitant sur le tombolo, la pointe rocheuse ou juste derrière les deux plages.
Ecologiquement, cela nuit à l'écosysrème unique qui s'est développé ici : les dunes se maintiennent par rétroalimentation, ce qui nécessite l'action du vent. Toutes les petites maisons sur les plages se sont construites illégalement et forment autant de petites barrières à cette nécessaire action du vent...
Ce qui somme toute fort dommage, car ce petit village authentique, sommaire, sans eau, sans électricité, a un charme fou, donnant l'impression que le temps s'est arrêté, ramenant aux choses simples de la vie. Les habitants permanents vivent en quasi-autarcie. Petirt potagers, et surtout vaches, chevaux, chiens, chats, poules, oies... se promènent en liberté (spectacle insolite d'ailleurs que d'observer des vaches paissant dans les dunes au bord de l'océan...). Deux épiceries assuret le reste.
Pour le chauffage, feu de bois et couvertures ; pour l'eau, puits et récupération ; pour l'électricité, petites éoliennes et panneaux solaires; pour l'éclairage, bougies. La nuit ici est fantastique, aucune pollution lumineuse, ce qui m'a permis de profiter du ciel le plus étoilé que je n'avais encore jamais vu.

Je ne serai restée là-bas qu'à peine plus de 24h, mes elles auront été suffisantes pour me changer les idées...
Encore une fois, pas de photo, ni de scanner pour mes dessins. Il faut que j'attende de récupérer les photos que j'ai pu prendre avec l'appareil de Pauline, ma compagne de voyage française.
Bientôt j'espère.

vendredi, avril 21, 2006

Les deux visages de la Boca

Buenos Aires, quartier de la Boca. Historiquement, et encore aujourd'hui, c'est un quartier populaire de Buenos Aires. A l'origine, il fut investi par les immigrés italiens et espagnols venus servir de main d'oeuvre à l'industrie bouchère. Situés à côte du port, ils servaient des fonds de peinture inutilisés pour les bateaux pour peindre les façades de leur façades de tôle ondulée, donnant ainsi tout son caractère coloré à ce quartier. Aujourd'hui, il reste un quartier pauvre, voire dangereux, mais ce côté coloré et typique a attiré l'industrie touristique qui a envahi quelques rues devenues des attrape-touristes. Couleurs trop voyantes pour être authentiques, magasin de souvenirs, d'artisanat de toc ou restaurants à chaque pas de porte, touristes étrangers par cars entiers, ces rues ont perdu leur âme. Tous les 20 m, des danseurs de tango font trois pas, puis prennent la pose avec un touriste pour la photo souvenir, moyennant quelques pesos...


Derrière, ces quelques rues se cache le "vrai" quartier de la Boca, le quartier du jeune Maradona, où les couleurs ont perdu un peu de leur éclat, mais qui parait combien plus authentique. Pas un touriste ici, les guides recommandent vivement de ne pas s'éloigner des rues recréées pour eux, considérant le quartier comme dangereux. Pourtant, la vraie vie de Boca semble se dérouler ici et le quartier dévoile son vrai visage, populaire pour de vrai, fait de bric et de broc, où le manque d'entretien est finalement loin de nuire. Il ne nous est rien arrivé de terrible, les rues étaient même plutôt paisibles et engageantes.... Finalement, "l'arrière" de la Boca, tabou pour l'Européen de passage, s'est avéré bien plus riche que ses quelques rues en toc.

jeudi, avril 20, 2006

Quelques photos de Buenos Aires


Parc écologique de Buenos Aires, lieu de protection de la biodiversité ; un lieu bien agréable pour se ballader. On a ici un aperçu de la pampa, avec des Cordateria à perte de vue, qui contrastent avec l'arrière plan de Puerto Madero et ses tours en constructions. L'image rendue n'est ni champêtre, ni citadine.... mais montre que parfois les extrêmes font bon ménage et donnent à voir un paysage atypique qui fonctionne assez bien à mon goût....


Ainsi, Buenos Aires brille par son hétérogénéité architecturale. Ce qui est dommage, c'est le peu d'attention portée à l'espace public. Cette ville, pleine de richesses, mériterait d'être un peu mise en scène. D' immenses panneaux publicitaires se dressent sur les bâtiments nobles, les éclairages nuisent aux espaces remarquables plus qu'ils ne les mettent en valeur, le mobilier urbain jure.....
Bref, Buenos-Aires est une ville qui pourrait être magnifiée, mais les pouvoirs publics ont d'autres priorités en temps de crise...




Buenos Aires recèle quelques trésors insolites, quelques bâtiments qui deviennent "kitsch" à vouloir trop en faire. Trop de détails fins nuit à la finesse....

Quelques jours à Buenos Aires

Il est difficile de comprendre Buenos-Aires en quelques jours, on a à peine le temps de se faire un peu plus qu’une impression furtive. Après Colonia, Buenos-Aires la grande, l’agitée, la prétentieuse selon certains, apparaît dans toute sa citadinité. Du mouvement partout, dans tous les sens….. « Flux » semble être le maître mot ici. Les gens ont plus l’air de courir que de se ballader, les rues sont noires de monde. Tout semble aller très vite jusqu’aux bus qui prennent à peine le temps de s’arrêter pour laisser les voyageurs monter ou descendre.
On pourrait comparer Buenos-Aires et Montevideo à Paris et Marseille parait-il. Cela semble être justifié.
Buenos-Aires est verticale, Montevideo horizontale.
Buenos-Aires est hyperactive et ne s’arrête jamais, Montevideo est plus calme et paisible.
Buenos-Aires attire et porte. Montevideo ne se livre pas spontanément, il faut la chercher.
Elles ont pourtant une chose en commun : leur plan typiquement colonial. Elles sont toutes deux organisées en quadras, un échiquier dans lequel il est très facile de se repérer. Quelques fractures, des changements d’orientation de ces carrés stricts, révèlent les différentes strates de construction de ces deux villes.

Au niveau architectural, Buenos-Aires est hétérogène, voire hétéroclite, mis à part quelques barrios, quelques quartiers typiques d’une époque. Dans le centre, la plupart des bâtiments sont assez hauts et fins. Tous les styles se jouxtent et se confondent : une tour digne de Hongkong, un cube rappelant un HLM, un immeuble quasi-haussmanien, un autre cube, un bâtiment de style colonial…
Beaucoup disent que Buenos-Aires ne déroute pas les Européens, c’est un peu vrai, mais ce mélange d’identités, cette absence d’unité finissent par donner un style à la ville, et en fin de compte lui confère son identité propre, résidant justement dans cette hétérogénéité, ce cosmopolisme. Du moins, telle est mon impression….

Colonia en deux images

Bonne nouvelle, j'ai réussi a récupérer quelques photos. Voilà, Colonia la photogénique....si elle n'était pas envahie par ces hordes de touristes, elle pourrait etre enchanteresse, avec ses petites rues pavées bordées de vieilles maisons coloniales, et le Rio de la Plata comme horizon...

vendredi, avril 14, 2006

semana santa - Colonia del Sacramento

Une semaine de stage, et deja les vacances. C'est la Semana Santa, la semaine sainte qui justifie ce conge si rapide. La plupart de l'Amerique du Sud n'a que les jeudi et vendredi saints, ainsi que le lundi de Paques, mais l'Uruguay, qui est pourtant loin d'etre le pays le plus religieux du continent, prend la semaine. J'en profite pour partir en visite avec une autre francaise rencontree a l'auberge de jeunesse.

Premiere etape, Colonia del Sacramento, "chef-lieu" du departement de Colonia. Ici, chaque departement a le meme nom que la ville principale. Ca reste cependant une ville de petite taille. Le pays est tres fortement centralise, Montevideo comptant plus de la moitie de la population uruguayenne. On a ainsi la capitale, et le "reste du pays" comme ils l'expliquent ici. Tous les services, les Universites se concentrent a Montevideo. Par exemple, pour voyager en bus, on est souvent oblige de passer via Montevideo pour aller d'une ville de province a une autre.

Colonia, la colonie du Sacrement, est une ville d'origine militaire, un port fortifie bordant le grand Rio de la Plata, fondee par les Portugais au milieu du XIXe siecle. Son centre historique est classe au patrimoine mondial de l'UNESCO et un bateau permet de rallier directement Buenos Aires. Rajoutant le fait qu'elle propose egalement de tres jolies plages (meme si le fleuve, de couleur assez brune fait moins envie que la mer), cela en fait une ville tres (trop) touristique. Les "shorts + casquettes", les appareils-photos, les magasins de souvenirs et les cafes hors de prix pullulent. Colonia connait son patrimoine et en profite.
Le centre historique reste cependant mignon (je n'aime pas ce terme, mais il est ici parfaitement approprie), c'est un lieu de promenade, de flanerie tres agreable. Les maisons coloniales sont majoritairement blanches, mais ponctuellement, on trouve une touche coloree. On a une etrange alternance entre batiments recemment renoves, presque trop propres parfois comme l'interieur de l'Eglise, et batiments a l'abandon ayant laisse la patine du temps ajouter a leur charme.

Ainsi, le centre de Colonia, si typique, est charmant, mais on en fait vite le tour. Il ne reste que les musees a faire, dont l'interet est plus que limite. Une petite anecdote tout de meme, au musee des Indigenes, une dame nous indique que ce soir, 11 avril, le concert du jour aura lieu devant ce musee, car c'est un jour special. En effet, c'est ce meme jour de 1831 que furent extermines les derniers indigenes d'Uruguay.......sans commentaire.

Fin d'apres-midi sur la plage, le sable est tres fin....il s'insinue jusque dans le moteur de mon appareil-photo qui rend l'ame. Depuis, je suis fort embetee...plus d'image, sinon mes rares dessins de qualite douteuse...

vendredi, avril 07, 2006

premier "vrai" jour de stage en 3 langues

Premier veritable jour de stage a la DINOT.....je suis lessivee. Une journee a jongler entre le francais, l'espagnol et l'anglais, tout finit par se melanger. Aujourd'hui, j'ai pris connaissance des differents sites et projets sur lesquels je vais travailler. Toute l'equipe m'a accueillie a bras ouverts, tous se sont presentes et sont venus me faire la bise. Les Uruguayens sont decidement tres hospitaliers. Tout le monde se tutoie, ministere ou pas, et pret a rendre service avec plaisir.
Je me suis ensuite plongee dans la lecture de ce qui a deja ete fait sur les differents projets, todo en espagnol. Sans l'avoir appris a l'ecole, ca reste abordable, meme si je lis tres tres lentement, mais vite fatigant pour le cerveau...
Pablo, mon maitre de stage, parle parfaitement francais, mais tient a ce que je parle espagnol et je pense que des que je saurai plus de 20 mots, il me parlera dans sa langue!!!

jeudi, avril 06, 2006

premieres photos : murs revendications

En se promenant dans les rues de Montevideo, il n'est pas possible de ne pas remarquer les murs aux enormes messages colores, la plupart militant pour le parti communiste uruguayen, le PCU. Lettres immenses, couleurs voyantes et souvent chaudes, les revendications s'affichent sur de nombreux murs, notamment dans la ciudad vieja, la vieille ville. Verdad y justicia, mais aussi droit au logement, un des soucis majeurs du pays, ou encore militantisme pour un meilleur systeme social, meme si l'Uruguay a l'un des plus developpes d'Amerique du Sud. En 2004, le pays est pourtant passe a gauche pour la premiere fois de son histoire depuis l'independance en 1830. Mais dans un pays tradition liberale, la gauche, representee par les blancos n'est pas reellement sociale, meme si les choses ont l'air de changer doucement.

En attendant, les revendications continuent a fleurir les murs. Pour beaucoup, quasiment de l'art avec leurs couleurs vives et chaudes, elles contribuent au charme de la ville, du moins pour le touriste flanant dans les rues... Elles embellissent les murs des friches et rappellent les couleurs des batiments coloniaux, dissemines ca et la.

mercredi, avril 05, 2006

a la recherche d'un logement

Trouver un logement est moins simple que je pensais: Unpeu comme a Paris, le bon plan est difficile a denicher. Apres avoir epluche les annonces dans le journal, aidee d'aude, une doctorante en geographie rurale de toulouse qui connait un peu la ville, et appele tout le monde, il s'est avere qu'une seule des annonces etait encore valable...
Nous y avons ete. Il s'agit d'une chambre dans l'appartement de quelqu'un. C'est courant ici, les appartements ont souvent beaucoup de pieces, et les dueños, les proprietaires souvent peu aises, louent les pieces en trop a des etudiants (ou a des travailleurs d'ailleurs).
Cette fois en l'occurrence, la dueña, bien que tres gentille et s'interessant a ce que je faisais a Montevideo, voulait me faire payer le double du loyer "normal", parce que la chambre etait meublee avec un lit superpose (mais sans matelas!!!). Ce qui faisait assez cher, pour une piece d'une proprete douteuse...
Je suis donc condamnee a rester encore un peu a l'auberge de jeunesse. A suivre...

montevideo : premieres impressions

Je suis arrivee samedi 1er avril a Montevideo, sans parler un traitre mot d'espagnol (ou presque). A l'aeroport, je reussis tout de meme a baragouiner quelques mots au taxi qui m'emmene a l'auberge de jeunesse. Tres accueillant, il me raconte tout ce qu'on croise sur le chemin : Carrasco, zone residentielle aisee, le casino, le Mercosur, l'ambassade des Etats-Unis...
Apres avoir pose mes affaires a l'auberge, je pars decouvrir la ville. Mon guide est tres mal fait, alors je vais ou me menent mes pas.
Je suis surprise, la capitale du Mercosur, la Suisse de l'Amerique du Sud parait beaucoup plus pauvre que je ne pensais. Les batiments coloniaux, aux couleurs qui devaient etre jadis chatoyantes (jaunes, roses, violets, blancs.....) se perdent au milieu des blocs gris. Plusieurs hommes tres pauvres ramassent les poubelles dans des charettes tirees par des chevaux fatigues. La ville est cependant agreable, pleine de charme et hospitaliere, comme ses habitants.
Je pars reperer la DINOT, ou va se derouler, mon stage. Le batiment, proche du centre ville ne paie pas de mine. La direction nationale de l'amenagement du territoire n'a pas les memes moyens qu'en France....

Lundi, premier jour de stage, je commence directement par une conference organisee par la DINAMA (direction nationale de l'environnement, qui a plus de moyens que la DINOT) et reunissant plusieurs representants des 19 departements du pays. La DINAMA presente les nouveaux instruments de la loi d'impact environnemental. En VO, sans sous-titre. Je n'ai pas compris grand chose, simplement les grandes lignes grace au power point de presentation. Heureusement, Pablo Ligrone, mon maitre de stage est la pour m'aider.

Mardi, nous devons aller a Fray Bentos a 300 km au Nord-Ouest de Montevideo, mais la voiture est en panne et j'ai une journee libre pour trouver un logement. Je lance des pistes dans tous les sens, mais ce n'est pas evident sans parler espagnol.
Aujourd'hui, mercredi, Pablo est a la Rocha, a 200 km a l'Est, mais il n'y a pas de place pour moi dans la voiture........c'est parti pour une deuxieme journee de recherche. Je commencerai donc reellement mon stage demain et je saurai peut-etre un peu plus precisement ce que je vais faire.

Test de premier billet

Voilà un premier billet.. juste pour voir :)